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Spider-Man

     

    Ce matin, j’ai eu l’opportunité de voir en avant-première le nouveau Spider-Man. ou devrais-je dire The Amazing Spider-Man?

    Je n’étais pas totalement sûr de vouloir aller le voir, mais bon, comme on me l’a proposé et que cela ne m’a coûté que l’équivalent de 3€ j’allais pas refuser.
    En fait, dès la première fois où j’ai entendu parler de ce projet, je me suis posé la question de la pertinence d’un reboot 10 après le film original. Je me la pose encore, mais bon avec Hollywood chacun sait que la pertinence et la logique ne sont pas des choses primordiales.

    Bon alors qu’est-ce que j’en ai pensé ?

    Je ne sais pas trop en fait, j’en ai un avis plutôt mitigé. J’ai pas détesté, je ne me suis pas ennuyé, mais c’est vraiment le film pop-corn par excellence. On s’amuse pendant deux heures, mais il n’en reste rien à la fin. Il y en a que ça contente. Pas moi.
    Surtout qu’au final, je ne me suis même pas « amusé pendant deux heures ».

    En effet, étant à la fois l’adaptation d’une bande dessinée plus que célèbre et le presque remake d’un film ayant à peine 10 ans, difficile de ne pas comparer en permanence, et donc d’avoir l’esprit ailleurs assez souvent.
    Et au final, j’ai passé le film à me dire « ah tiens ça j’aime bien » « ah non, ça c’est nul » tout au long du film, construisant presque cette critique dans ma tête tout en regardant le film alors que ce n’était nullement mon intention au départ (d’en écrire une critique).

    Donc dans le désordre, ce que j’ai bien aimé et ce que je n’ai pas aimé. Attention, ça va spoiler un peu (mais pas trop), mais bon, c’est pas comme si vous ne savez pas déjà ce qu’il va se passer dans les grandes lignes.

    Andrew Garfield dans le rôle de Peter Parker

    Je ne savais pas qui c’était. Imdb me dit qu’il jouait Eduardo Saverin dans The Social Network. À la base, j’aime bien que le rôle-titre soit tenu par quelqu’un qui ne soit pas très célèbre. Mon problème avec les stars c’est qu’il est souvent difficile d’oublier qui ils sont quand on les regarde jouer dans un film. Dès qu’une tête est trop connue, elle occulte parfois trop le personnage. Donc, là, tout aurait dû être pour le mieux, ce type, c’est Peter Parker, pas Andrew Garfield puisque je ne sais même pas vraiment qui il est. Sauf que c’est là qu’est le problème, même si il joue très bien (non, vraiment, je pense qu’il joue très bien) il n’est absolument pas fait pour le rôle de Peter Parker. Tobey Maguire était le Peter Parker parfait avec sa tête de premier de la classe. Andrew Gardfield est trop beau, trop dark, trop rebelle, trop je ne sais quoi pour être un Peter Parker convaincant. Ah ça oui il va en faire s’émouvoir des jeunesses cet été, mais justement, Peter Parker est un nerd, pas un séducteur. Il est le souffre-douleur de Flash Thompson, il n’essaie pas de lui tenir tête. C’est pas au lycée que Gwen Stacy est intéressée par Peter Parker, il est trop insignifiant alors, mais à l’université, quand il est déjà Spider-Man depuis un petit moment et sort peu à peu de sa carapace de nerd.
    Bref ça colle pas.

    Spider-Man

    Le personnage. J’aime et j’aime pas à la fois. J’aime bien le fait qu’il ne soit pas tout en muscles, mais je n’aime pas vraiment le costume, surtout les yeux qui ressemblent à de bêtes lunettes de soleil (sauf en gros plan). Par contre, les lances-toile sont de retour, contrairement aux trois premiers films où les toiles étaient des mutations.
    Le côté « je fais des blagues nulles en me battant contre mes adversaires » si propre au personnage (pour le meilleur et pour le pire) n’est présent que dans une seule scène – où il attrape un voleur de voiture – scène que j’ai passée à me demander : « mais comment il a su que c’est cette voiture ci qui allait se faire voler et comment il a fait pour se planquer dedans? »
    Et finalement, un des plus gros problèmes du caractère du personnage à mes yeux : Spider-man ne cesse d’ôter son masque et de révéler son identité (pas toujours volontairement), le pire étant quand il l’annonce la nouvelle à Gwen Stacy.
    Je ne suis pas un intégriste des adaptations, et je ne pense pas que tout doit être pareil que dans l’œuvre originale. Mais Gwen Stacy sachant que Peter Parker est Spider-Man, pour moi ça passe pas, mais alors pas du tout pour tout un tas de raisons.

    Gwen Stacy

    Vraiment j’aime bien. L’actrice (Emma Stone que je ne connais pas vraiment) joue bien et est totalement crédible en Gwen, presque plus que Kirsten Dunst en Mary Jane Watson.

    Par contre, j’ai du mal avec son père. Son personnage est un peu trop unidimensionnel, son obsession de vouloir attraper Spider-Man un peu ridicule. Surtout au moment où le Lézard (le méchant du film) s’apprête à semer le chaos et la destruction dans Manhattan, la police le sait, mais Captain Stacy semble plus préoccupé à attraper Spider-Man à ce moment-là. Heureusement qu’il est joué par l’excellent Denis Leary qui sauve le personnage par son talent (le « débat » entre lui et Peter lors du repas chez les Stacy est assez excellent).

    Martin Sheen est parfait en Oncle Ben, on ne pouvait pas le jouer plus juste. Seul regret, même s’il dit un truc s’en approchant, il ne prononce pas :

    With great powers come great responsibilities »

    Sally Fields dans le rôle de Tante May joue très bien elle aussi comme à son habitude, mais pourquoi donc ressemble-t-elle à une ex-hippie ? Était-ce si difficile que ça de lui teindre les cheveux en gris (surtout que ça doit être la véritable couleur de cheveux de Mme Fields de nos jours) et de les mettre en chignon ?

    Le Lézard

    Le personnage a été pas mal changé par rapport à l’original et pas forcément pour le mieux. Le Dr. Curt Connors du comic book est un savant un vrai, un homme généreux, bon et surtout tourmenté par l’existence de son alter-ego. Dans le film, on pressent le côté savant fou dès le début, même s’il est encore assez normal à ce moment-là. Mais une fois la première transformation en Lézard achevée, il n’y a aucun conflit interne, aucune double-personnalité (l’homme et le monstre), il ne reste juste qu’un savant fou monstrueux. Dommage.
    Le look du Lézard est assez différent aussi. Son visage reste vaguement humain, et n’a pas la tête de varan à laquelle on est habitués. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Aussi, transformé en Lézard, il est nu. D’un côté c’est plus réaliste, de l’autre j’ai toujours aimé l’image du gros lézard avec un pantalon et une blouse de laboratoire (parfois il garde la blouse quelques secondes quand il se transforme).

    Pour en finir avec les personnages, l’absence de J. Jonah Jameson est inacceptable.

    L’histoire, je vous la passe

    On y retrouve tout un tas de clichés de films d’action, de super héros et de blockbuster estival. Le pire étant cette scène où, Spider-Man blessé, affaibli ne va peut-être pas arriver à rattraper le Lézard, mais les travailleurs de New York décident de l’aider à atteindre son but. Du grand blockbuster comme je n’en avais pas vu depuis longtemps, on dirait presque du Roland Emmerich.

    Il y a des bons moments aussi. Toute la partie « origines » est plutôt bien ficelée, ce qui n’est pas évident. Je ne sais pas vous, mais c’est le truc qui m’exaspère le plus dans les films de super-héros, toujours devoir se farcir les origines pendant la première moitié du premier film. Là, ça passe assez bien.
    La disparation des parents de Peter est aussi un élément de l’histoire, même s’il s’agit surtout d’une mise en place pour Spider-Man 2 (je soupçonne que c’est le Bouffon Vert qui a fait le coup, dans le comic j’ai oublié). Ça donne certes un peu d’épaisseur au personnage, mais aussi un peu de « noirceur » qui ne colle pas trop au personnage de Peter Parker des débuts.

    Voilà en gros, je pourrais continuer un peu plus longtemps, mais je pense que vous avez déjà pu vous faire votre propre idée sur ce à quoi vous attendre.

    Et pour répondre à ma propre question concernant la pertinence d’un tel relaunch, j’ai envie de dire que les deux films ne s’adressent pas au même public.
    Le Spider-Man de Sam Raimi s’adressait aux gens ayant grandi avec Spider-Man (ou du moins le connaissant en tant qu’icone de la fin du 20e siècle), des gens qui lisaient Spider-Man (ou regardaient le dessin animé) dans leur jeunesse mais qui maintenant étaient adultes.
    Le Amazing Spider-Man de 2012, lui, semble s’adresser plutôt aux adolescents d’aujourd’hui pour qui Spider-Man n’est qu’un super héros parmi tant d’autres, un super héros qu’ils ont découvert dans les produits dérivés des films précédents, et même s’ils ont lu le comic un jour, il est clair que le Silver Age ne veut rien dire pour eux.
    Bref, à vous de voir si vous voulez allez voir ce nouveau film (je ne le déconseille pas complètement, hein, on a fait bien pire comme blockbuster) où s’ils préfèrent se rematter Spider-Man 1 et 2 de Sam Raimi (pas le 3, il est trop nul).

     

     

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