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Anecdote croquignolesque

     

    Ça se passe sur un blog qui ne sera pas nommé parce que j’y écris sous un (autre) pseudonyme mais certains d’entre vous le connaissent je pense (sauf si vous êtes arrivés sur cette page par hasard bien entendu).

    À partir d’une discussion toute simple: une Américaine connaît assez de français pour le parler pas trop mal, mais ne le comprend presque pas (cas classique d’une personne apprenant une langue étrangère chez soi et n’a pas l’occasion de la pratiquer, je pense que nous sommes à peu près tous passés par là à un moment ou à un autre avec une langue ou une autre). Au point que quand elle est en France et qu’elle essaie de parler, on lui répond en français, elle ne comprend rien, et son interlocuteur passe à l’anglais. Non pas parce qu’il a honte de son français (croyance habituelle chez les anglophones, je me demande vraiment d’où ça sort) mais pour utiliser une langue commune, ce qui facilite grandement la communication.

    Elle me demande que faire, et je lui dis en gros que si son but est de communiquer avec les gens, il faut qu’elle continue à persévérer chez elle (la compréhension, c’est comme le sport, c’est pas dans les livres qu’on l’acquiert), mais que quand elle est en France (en vacances) si c’est vraiment un problème, elle n’a qu’à parler anglais en attendant de mieux le comprendre, et puis voila. Le but c’est d’arriver à communiquer, non? Pas d’impressionner les foules avec son français (ça elle peut le garder pour quand elle n’est pas en France à la limite).

    Oh, la, la, que n’ai-je pas fait?

    Voila qu’un Breton (ça a son importance je pense) à l’anglais très bancal (au point qu’il avoue de lui même ne pas tout comprendre dans mon propos et dans les autres commentaires) monte sur ses grands chevaux et me dit que « Non quelle honte, elle doit parler français, si les gens lui parlent en anglais, elle doit leur obliger à lui parler français en France » et ce genre de bêtises et autres gros clichés, comme on en entend souvent de la part de gens ayant de grandes idées toutes faites sur les langues, mais aucune expérience de l’enseignement (et de l’apprentissage?) de celles-ci.

    Je le remets – pas méchamment, j’aurais pu, mais non – à sa place. Et il prend la mouche encore plus, il me dit que je ne sais pas de quoi je parle (je me permets de loler à cet endroit-là) et qu’en tant que membre de l’Occitanie, je devrais comprendre quand même.

    Note: pour ceux qui ne savent pas : je viens du Sud-Ouest de la France et donc apparemment, aux yeux de certains ça fait automatiquement de moi un Occitan. Bon déjà, je pense qu’on peut définir l’Occitanie comme en gros Midi-Pyrénées et le Languedoc (donc pas chez moi), mais surtout l’Occitanie est une construction artificielle du 20e siècle, pour que quelques régionalistes mal avisés du coin se sentent aussi importants que leurs confrères bretons, basques et autres catalans dans leurs combats d’arrière-garde. Il faut malheureusement avouer qu’ils ont acquis une certaine influence auprès de leurs élus locaux car quand j’y vais en « Occitanie » je vois avec tristesse de plus en plus de panneaux d’entrée de village écrits en occitan. Apparemment, écrire le nom d’une commune avec son nom régional ça symbolise quelque chose à leur yeux, aux miens, surtout de la connerie… Quoique ça me ferait bien marrer que des Parisiens militent pour qu’on écrive Lutèce sous Paris à l’entrée de la ville. La gueule que feraient les régionalistes ce jour-là devrait être assez intéressante.

    Ah les cons ! Ils osent carrément s’approprier tout le Sud ! Mais qu’ils aillent se faire foutre…

    Bref, revenons à notre individu, maintenant vous devez vous faire une petite idée du genre de personne nous avons à faire et du pourquoi il a vu rouge quand j’ai dit un truc du genre « les langues c’est un outil de communication et c’est tout. »

    Bien sûr que j’exagérais, bien sûr que c’est plus que ça, mais bon dans le cas d’un anglophone parlant trois bribes de français, non c’est pas beaucoup plus que ça. Et puis les langues comme symbole d’identité culturelle ça a toujours apporté que du bon et de l’amitié entre les peuples, nos amis Belges peuvent le confirmer, s’ils le souhaitent. On rigolera le jour où nos régionalistes auront bouté la langue française hors de leurs « pays. » Je me demande bien quelle langue ils utiliseront pour communiquer d’une région à l’autre (à  moins qu’ils ne se replient encore plus sur eux mêmes).

    De fil en aiguille, ses commentaires – n’oubliez pas qu’il parle mal l’anglais, donc d’un côté il comprend mal ce que je lui dis (avec quelques contresens et autres au passage) et il exprime très mal sa pensée. Au point que je décide de couper court la conversation (j’ai passé l’âge des flame wars stériles, j’ai dû trop en faire dans ma jeunesse) et de ne pas publier son commentaire suivant.

    Là, bien évidemment, vient un autre commentaire (en français cette fois) sur le fait que je manque de courage de ne pas avoir publié la chose.

    Je lui réponds – par e-mail – que je ne vois pas en quoi le courage est un facteur dans ma décision de publier un commentaire dans mon blog, que je l’ai rejeté parce que je ne le trouvais ni intéressant ni pertinent (et pas toujours très compréhensible – le niveau d’anglais tout ça –  voire hors-sujet.

    Et ce matin, je reçois ce commentaire tout à fait amusant :

    Je suis navré, mais j’ai choisi de ne pas lire votre message. Je ne souhaite pas correspondre en privé avec quelqu’un qui se comporte comme vous le faites. C’est votre blog, mais dans la mesure où les messages sont conformes à la loi, au bon sens et à l’honnêteté, vous n’avez pas à exercer un pouvoir arbitraire. C’est vous qui avez choisi d’adopter une attitude désagréable.

    Déjà on notera qu’il n’a pas lu mon message mais qu’il y répond dans les détails. Passons. Mais surtout, et c’est là où je voulais en venir après cette loooongue introduction, apparemment, il y a encore des gens qui confondent lieu d’expression publique – genre un forum – et blog. Donc, je n’ai pas à exercer de pouvoir arbitraire sur mon propre blog… Que voila un concept très intéressant…

    Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.

    De toutes façons, les forums c’est un truc du passé…

    3 commentaires sur “Anecdote croquignolesque”

    1. Le belge de service confirme: le nationalisme c’est nauséabond, le régionalisme c’est nauséabond et beauf à la fois.

    2. Bzh Free !! Non je rigole .. Je suis Breton et dès fois j’ai honte … Ahah mais l’indépendantiste Breton reste quand même un cliché, exemple les 2/3 de mes voisins sont des anglais et ça ne pose de problème à personne bien au contraire.

      Note : Je me doute bien que ton but n’est pas la stigmatisation bien entendu
      Note Bis : Sympa le blog 😉

      1. Je dois pas avoir de chance, parce que tous les Bretons que je rencontre y vont de leur régionalisme à deux balles.
        Bon, en fait, si ça se trouve, je connais des Bretons pas du tout régionalistes au point que je ne sais même pas qu’ils sont bretons… peut-être… mais j’ai un doute.

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